Sources liées
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Zone d’identification
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Nom
- CONSIDÉRANT, Victor
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Zone de description
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Dates
- 1808 - 1893
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Histoire
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Victor Prosper Considerant (1808-1893) naît le 12 octobre 1808 à Salins, dans le département du Jura. Élève de son père au collège de Salins, il s'y lie d’amitié avec Paul Émile Vigoureux (1812-?). Bachelier à seize ans, il prépare le concours d’entrée à Polytechnique au collège de Besançon de 1824 à 1826. Pendant cette période, Clarisse Vigoureux (1789-1865), qui est sa correspondante, l’initie au fouriérisme comme elle-même le fut par Just Claude Muiron (1787-1881). En 1826, reçu à l’école Polytechnique, V. Considerant s’installe à Paris où il lit la Théorie des quatre mouvements et des destinées générales et le Traité de l’association domestique-agricole, ou attraction industrielle de Charles François Marie Fourier (1772-1837). En 1828, il entre à l’École d’application de l’artillerie et du génie située à Metz. Propagandiste du fouriérisme, il donne des conférences afin d’exposer les théories du penseur. Son premier article intitulé « Le Nouveau monde industriel et sociétaire de M. Ch. Fourier » parait dans le journal Mercure du dix-neuvième siècle, en 1830.
Le 1er juin 1832, débute la parution du journal La Réforme industrielle ou Le Phalanstère (qui s’achève le 28 février 1834). Le comité de direction est notamment composé par trois gérants (C. Fourier, J. Muiron et P. Vigoureux) et deux directeurs : Jules André Louis Lechevalier Saint-André (1806-1862) et V. Considerant. En 1833, il participe au premier essai de commune sociétaire à Condé-sur-Vesgre. En 1834, parait le premier volume de son ouvrage Destinée sociale (deuxième volume en 1838 et troisième en 1844), condamné par le pape Grégoire III le 22 septembre 1836, qui lui permet d’asseoir son rôle de chef de file des fouriéristes. Le 18 juillet 1836, commence la parution d’un nouveau journal dont il est le fondateur, La Phalange. Ce même été, il démissionne de l'armée et publie la brochure Nécessité d’une dernière débâcle politique en France qui marque son entrée dans la vie politique, et est source de protestations au sein du mouvement sociétaire. Il s’agit pour V. Considerant de façonner le fouriérisme en « un mouvement de pensée agissant » et de mette en œuvre les théories fouriéristes afin de résoudre la question sociale.
En 1837, à la mort de C. Fourier, il devient le chef du mouvement et l’un des principaux animateurs de l’école sociétaire. Il contribue alors à donner une interprétation modérée des doctrines fouriéristes, s’efforçant d’en écarter les parties les plus controversées, comme celles sur la liberté sexuelle ou sur la suppression de la famille, et tente d’inscrire le fouriérisme dans la vie politique. En 1838, il épouse Julie Vigoureux (1812-1880), fille de Clarisse Vigoureux et fouriériste convaincue comme sa mère. Sa dot lui permet d'entrer en politique et de financer ses campagnes électorales ; Julie et Victor n'ont pas eu d'enfants. Battu aux élections législatives en 1839 à Montbéliard et à Colmar, il est élu, en 1843, conseiller général de la Seine, et, la même année il fonde un nouveau journal, La Démocratie pacifique, d'inspiration monarchique qui marque l’approfondissement de son engagement en politique et la scission avec d’autres fouriéristes. Le manifeste du premier numéro débute par une critique de la société capitaliste et milite pour la reconnaissance du droit au travail, pour l’organisation de l’industrie sur la base de l’association du capital, du travail et du talent, pour le suffrage universel, etc. Au moment de la restauration de la République en 1848, il est élu député de Montargis. Il siège à l'extrême-gauche et précise la notion de droit au travail qui devient une des idées fortes des socialistes français de 1848. En juin 1848, il est le seul député à proposer le droit de vote pour les femmes.
Élu député de Paris en mai 1849, il participe à la journée du 13 juin 1849 contre Louis-Napoléon Bonaparte et est décrété d’arrestation. Il s’exile en Belgique, puis aux États-Unis. Le 14 décembre 1852, il débarque à New-York pour effectuer un voyage exploratoire afin de rencontrer des fouriéristes locaux et de réfléchir à l’idée de fonder une colonie fouriériste. Le 14 septembre 1854 est fondée la Société européenne de colonisation du Texas, avec l'appui financier de Jean-Baptiste André Godin, et le 7 août 1855, la société de Réunion, qui sous sa direction doit prendre en charge l’exploitation du domaine acquis dans le comté de Dallas. Suite à l’échec de cette colonie, V. Considerant cherche à en fonder une nouvelle dans les cañons d’Uvalde. Ce projet reste sans suite et il passe plusieurs années dans la ville de San Antonio.
Amnistié en 1869, il regagne Paris où il adhère à l’Association Internationale des Travailleurs (Ière Internationale), section du Panthéon et soutient la Commune de 1871. Il refuse ensuite de s'engager dans la vie politique et préfère commencer de nouvelles études. En 1880, son épouse décède. Lui s’éteint en 1893 : son cortège funèbre jusqu’au cimetière du père Lachaise est suivi par de nombreux communards et socialistes dont, parmi ces derniers, Jean Jaurès (1859-1914).
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Victor Prosper Considerant (1808-1893) naît le 12 octobre 1808 à Salins, dans le département du Jura. Élève de son père au collège de Salins, il s'y lie d’amitié avec Paul Émile Vigoureux (1812-?). Bachelier à seize ans, il prépare le concours d’entrée à Polytechnique au collège de Besançon de 1824 à 1826. Pendant cette période, Clarisse Vigoureux (1789-1865), qui est sa correspondante, l’initie au fouriérisme comme elle-même le fut par Just Claude Muiron (1787-1881). En 1826, reçu à l’école Polytechnique, V. Considerant s’installe à Paris où il lit la Théorie des quatre mouvements et des destinées générales et le Traité de l’association domestique-agricole, ou attraction industrielle de Charles François Marie Fourier (1772-1837). En 1828, il entre à l’École d’application de l’artillerie et du génie située à Metz. Propagandiste du fouriérisme, il donne des conférences afin d’exposer les théories du penseur. Son premier article intitulé « Le Nouveau monde industriel et sociétaire de M. Ch. Fourier » parait dans le journal Mercure du dix-neuvième siècle, en 1830.
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Statut légal
- Individu
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Zone du contrôle
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Code d’identification
- FDMSP505
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