Sources liées
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Zone d’identification
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Nom
- BLEIBTREU, Marcel
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Zone de description
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Dates
- 1918 - 2001
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Histoire
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Né le 26 août 1918 à Marseille d’une famille parisienne réfugiée en province pour fuir les bombardements, Marcel Bleibtreu est l’enfant d’un autodidacte dreyfusard et socialisant, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, et d’une fille de partisan de la Commune de Paris. Après un bac au lycée Condorcet, il étudie la médecine à Paris où il obtient son diplôme en 1947. Spécialiste en pédiatrie, il rédige dans les années 80 plusieurs rapports sur la question, en particulier autour de la prévention. Son éveil politique se fait en 1934, quand il découvre l’autobiographie de Trotsky : Ma vie. Les manifestations de février 1934, la montée du fascisme, la crise du capitalisme, et « la dégénérescence stalienne », l’amènent à s’intéresser au mouvement trotskyste. Il rejoint le groupe bolchevik-léniniste en septembre de la même année, alors une tendance de la SFIO, puis devient secrétaire du neuvième sous-groupe des Etudiants Socialistes (Groupe de la rue des Rosiers). Rompant avec le réformisme, il fait voter l’adhésion du sous-groupe à la Quatrième Internationale sous le nom d’Etudiants Socialistes Révolutionnaires. Il sera expulsé de la SFIO en 1936 « au nom de l’unité populaire ». Entouré de Gabal, Itkine, Maisonneuve et Parisot, il devient secrétaire des ESR.Mobilisé en 1939 comme médecin auxiliaire, il considère avec Yvan Craipeau, Paul Parisot et Marcel Hic que « les ouvriers dans les usines agissent sur le cours de la guerre ». Démobilisé en septembre 1940, il rejoint Marseille où, avec Itkine et Gabai, il fonde « le Croquefruit », une coopérative de production de pâtes de fruits permettant de donner du travail à 300 réfugiés. De retour dans la capitale, il reprend ses études comme interne aux Hôpitaux de Paris. A la suite de l’unification des trois organisations françaises trotskystes, au début de l’année 1944, il rejoint le PCI et y devient l’animateur des cellules d’entreprise du secteur de Puteaux-Suresnes-Nanterre sous le pseudonyme « Pierre Favre ». En novembre, il prend la direction du journal du parti : La Vérité.
Nommé secrétaire général en 1946, il se retrouve opposé à la minorité issue du CCI, mais surtout au PCF. Prônant un « Oui Non » au référendum d’octobre 1946, le PCI s’élargit de manière marginale par l’intégration d’anciens militants communistes déçus par les positions de leur ancien parti. D’après André Marty, le PC redoutait une montée fulgurante de la Quatrième Internationale, et aurait multiplié les méthodes d’intimidation envers les militants trotskystes. Bleibtreu retient surtout la thèse que les bulletins du PCI étaient invalidés par les « membres du PCF et des organisations satellites, ». La Vérité étant menacée d’interdiction pour avoir mené campagne contre Hitler et Pétain, mais aussi contre Staline. Finalement, le PCF n’obtiendra pas des ministres socialistes l’interdiction du journal qui sera reconnu comme « journal résistant ». Hormis la question de la légalisation du journal , l’immédiat après-guerre est, pour le PCI, le moment d’une campagne contre la colonisation, en particulier contre la guerre d’Indochine, alors soutenue par le PCF, qui voit les moyens de redresser la France. Par la suite le PCI soutiendra les désirs d’indépendance du Maroc et de la Tunisie, puis celle de l’Algérie. Soutenant les différents mouvements de grèves du pays, il fustige régulièrement l’attitude des « staliniens », les accusant de briser les différents mouvements. Présent auprès des métallurgistes, des ouvriers de Renault, des mineurs, il tente de proposer sans grand succès une alternative au monde ouvrier, qui vote très majoritairement PCF, via les syndicats. Néanmoins, il obtient en 1949 le rattachement des Jeunes Socialistes au PCI. Ouvert aux tentatives d’émancipation des différents pays communistes, le PCI et Bleibtreu vont pendant un temps soutenir la Yougoslavie où le « titisme » propose une alternative au communisme stalinien d’URSS. L’envoi de jeunes dans des brigades qui participent à des projets de développement, donne au PCI une visibilité importante. Les relations vont cependant se dégrader entre trotskisme et « titisme » à la suite d’un durcissement de la politique intérieure yougoslave.
En 1952, éclate une rupture qui se dessinait depuis un an, une partie des militants se regroupe autour de Michel Pablo, l’autre partie autour de Bleibtreu et Lambert. Pablo dans un article intitulé « Où allons nous » esquisse un nouveau rapport entre le trotskysme et le reste de la gauche, Bleibtreu lui répondant dans un texte : « Où va le camarade Pablo ? ». La crise éclate autour de la question de l’ « entrisme sui generis », Pablo arguant de la nécessité d’entrer dans d’autres organisations politiques et syndicales (PCF et CGT), afin de se donner une meilleure visibilité et de faciliter le recrutement. L’année 1953 est marquée par la mort de Staline, qui renouvelle les interrogations vis-à-vis de l’URSS. Quand éclate en 1954 la guerre d’Algérie, qui couvait depuis 1945, le PCI défend naturellement les indépendantistes. Mais au sein du PCI s’annonce à nouveau une division entre ceux qui sont derrière Lambert et qui soutiennent le MTLD de Messali Hadj et ceux qui, derrière Bleibtreu, soutiennent le CRUA (futur FLN). Exclus en 1955, Bleibtreu et ses camarades reprennent le nom Goupe Bolchévik-Léniniste et publient la revue Trotskysme. Le GBL rejoint par la suite la Nouvelle Gauche, au sein de laquelle Bleibtreu crée la Tendance Socialiste Révolutionnaire, membre fondateur de l’UGS et du PSU. Membre du Comité politique du PSU, puis du Secrétariat Général, il quitte ce parti en 1964. Militant pour un art engagé, il organise à Paris en 1967 une exposition « L’art pour la Paix au Vietnam », méthode qu’il utilisera de nouveau en 1993 lors d’une exposition à Athènes contre l’embargo en Irak. Il soutiendra le développement et la coordination des Comités de base en 1968, s’efforçant de réduire les différends entre les groupes trotskystes, d’où son surnom de « Jean XXIII du Trotskysme », à la suite d’un appel resté célèbre, lancé dans le grand amphi de la Sorbonne. Par la suite, Bleibtreu milita dans différentes associations, en particulier dans SOS Enfants du Sud, et dans la Coordination pour la levée de l’embargo imposé à l’Irak, qu’il dirigea. Il décède à 83 ans en 2001.
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Né le 26 août 1918 à Marseille d’une famille parisienne réfugiée en province pour fuir les bombardements, Marcel Bleibtreu est l’enfant d’un autodidacte dreyfusard et socialisant, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, et d’une fille de partisan de la Commune de Paris. Après un bac au lycée Condorcet, il étudie la médecine à Paris où il obtient son diplôme en 1947. Spécialiste en pédiatrie, il rédige dans les années 80 plusieurs rapports sur la question, en particulier autour de la prévention. Son éveil politique se fait en 1934, quand il découvre l’autobiographie de Trotsky : Ma vie. Les manifestations de février 1934, la montée du fascisme, la crise du capitalisme, et « la dégénérescence stalienne », l’amènent à s’intéresser au mouvement trotskyste. Il rejoint le groupe bolchevik-léniniste en septembre de la même année, alors une tendance de la SFIO, puis devient secrétaire du neuvième sous-groupe des Etudiants Socialistes (Groupe de la rue des Rosiers). Rompant avec le réformisme, il fait voter l’adhésion du sous-groupe à la Quatrième Internationale sous le nom d’Etudiants Socialistes Révolutionnaires. Il sera expulsé de la SFIO en 1936 « au nom de l’unité populaire ». Entouré de Gabal, Itkine, Maisonneuve et Parisot, il devient secrétaire des ESR.Mobilisé en 1939 comme médecin auxiliaire, il considère avec Yvan Craipeau, Paul Parisot et Marcel Hic que « les ouvriers dans les usines agissent sur le cours de la guerre ». Démobilisé en septembre 1940, il rejoint Marseille où, avec Itkine et Gabai, il fonde « le Croquefruit », une coopérative de production de pâtes de fruits permettant de donner du travail à 300 réfugiés. De retour dans la capitale, il reprend ses études comme interne aux Hôpitaux de Paris. A la suite de l’unification des trois organisations françaises trotskystes, au début de l’année 1944, il rejoint le PCI et y devient l’animateur des cellules d’entreprise du secteur de Puteaux-Suresnes-Nanterre sous le pseudonyme « Pierre Favre ». En novembre, il prend la direction du journal du parti : La Vérité.
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Localisation
- Marseille
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Coordonnées géographiques
- 43.2961743,5.3699525
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Statut légal
- Individu
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Zone du contrôle
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Code d’identification
- FDMSP00677
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Points d’accès
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Sujet
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Autres métadonnées
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contrôle
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