Sources liées
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Zone d’identification
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Nom
- FOURIER, Charles
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Zone de description
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Dates
- 1772 - 1837
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Histoire
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Fils d’une mère issue d’une famille de commerçants, Marie Muguet, et d’un père marchand drapier prospère, François Marie Charles Fourier (1722-1837) naît le 7 avril 1772 à Besançon. Il étudie au collège de Besançon jusqu’à ses 16 ans ; en 1791, il est mis en apprentissage chez un marchand de draps à Rouen puis et à Lyon. Il y vit jusqu’en 1815, en occupant différents emplois comme marchand-importateur de denrées coloniales, commis-marchand dans le négoce du drap, inspecteur-expert en tissus aux entrepôts militaires ou commis-voyageur dans le négoce du textile ou de la soie.
A Lyon, Charles Fourier a pu observer la misère des ouvriers et côtoyer des sociétés secrètes de réformateurs. Son premier traité, Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, paraît anonymement en 1808. Fin 1815, il quitte Lyon pour s’installer chez des parents qui habitent près de Belley, dans l’Ain. Il se consacre à la rédaction d'un exposé général de sa doctrine, le Traité de l’association domestique-agricole, ou attraction industrielle, ouvrage monumental en 4 volumes publié en 1822-1823 à Besançon (réédité en 1834 sous le titre Théorie de l’unité universelle), où Fourier pose les bases d’une réflexion sur une société communautaire. A la fin de l'année 1822, il se rend à Paris, où il habite de novembre 1822 à fin mars 1825, pour faire connaître son livre mais celui-ci ne se vend pas. Afin d’être mieux compris, il rédige un résumé de sa théorie, intitulé Le Nouveau Monde industriel et sociétaire, qui parait en 1829. Malgré ce travail de simplification et une nouvelle opération publicitaire d’envergure, les retombées du Nouveau Monde auprès du public sont à peine supérieures à celles du Traité de 1822.
Après un bref séjour à Lyon en 1825, Fourier réside définitivement à Paris à partir de 1826. Il travaille d'abord comme commis chargé de la correspondance, ou de la comptabilité, dans une maison de commerce américaine puis se lance dans le commerce d'importation à Paris de vins franc-comtois. Il espère rencontrer des personnes en position d’essayer sa Théorie et, de 1825 à 1835, il convie tous les jeudis d'éventuels mécènes à dîner avec lui, pour leur exposer son projet de phalanstère et les convaincre de le financer. Si dans la plupart des cas les appels, lettres, pétitions et autres adresses envoyés à des personnalités de renom ne lui valent pas même une réponse, C. Fourier réussit cependant à s’entourer progressivement d’un groupe de disciples, dont Just Claude Muiron (1787-1881) est le premier représentant, et qui formeront l’École sociétaire. Peu garnis jusqu’en 1830, ses rangs s’étoffent d’abord suite à la révolution de Juillet, avec notamment l’arrivée de Victor Prosper Considerant (1808-1893), puis, suite à un schisme parmi les disciples de Saint-Simon, avec celles de Jules André Louis Lechevalier Saint-André (1806-1862) et d’Abel Étienne Louis Transon (1805-1876). Ces derniers, à l’instar de V. Considerant et C. Fourier, donnent des conférences publiques sur la doctrine afin de s’attirer des soutiens pour l’établissement d’une communauté. Avec ses disciples, Charles Fourier publie, à partir de 1832, un journal, Le Phalanstère qui devient, à partir du numéro 15, La Réforme industrielle (1832-1834) puis La Phalange (1835-1836). Les deux volumes de sa dernière publication, La Fausse industrie, paraissent entre 1835 et 1836. Charles Fourier meurt solitaire à Paris le 10 octobre 1837.
Charles Fourier est en quête d'harmonie universelle. Sa pensée reprend les théories de l'attraction universelle de Newton et celle, mathématique, des séries. En les appliquant à l'organisation de la création, C. Fourier s'emploie à en dégager les conséquences dans deux domaines essentiels : l'organisation économique et la psychologie (l'attraction humaine). Le phalanstère, néologisme inventé par C. Fourier à partir du radical « phalange » et du suffixe emprunté à « monastère », est conçu comme « le dispositif expérimental central destiné à démontrer, par la pratique, la validité de sa théorie du monde social ». Il repose sur trois fondements principaux. Le premier est géographique : le phalanstère doit être situé près d’un cours d’eau, sur un terrain propice à la plus grande variété de culture, et à proximité d’une ville. Le deuxième est sociologique : le phalanstère doit être animé par des personnes de la plus grande diversité en âges, caractères et fortunes. Le troisième est architectural : le phalanstère doit être pensé comme un lieu de vie et de travail. Pour faciliter les relations entre habitants, les bâtiments sont proches les uns des autres, des passages abrités et chauffés facilitent la circulation et de nombreuses salles communes encouragent les interactions.
La première tentative de création d'un phalanstère, la seule du vivant de C. Fourier, a lieu en 1833. Le député Alexandre François Baudet-Dulary (1792-1878), offre 500 hectares à Condé-sur-Vesgre pour la création d’une communauté. Victor Considerant, l’un des plus fervents disciples de Fourier, organise la construction de fermes, d’ateliers et de briqueteries et en automne, c’est 1 100 personnes qui viennent participer à la communauté. Mais le projet est très vite un échec et dès le début de l'année 1834 les lieux sont abandonnés.
La pensée de Fourier, considéré comme un précurseur d'un socialisme coopératif, connaît après sa mort, une notoriété nouvelle grâce à l’action de ses disciples. Dans l’année qui suit sa mort en 1837, Charles Pellarin publie, à partir de la correspondance de celui-ci et de documents confiés par Just Muiron, Charles Fourier, sa vie, ses œuvres, qui connaît plusieurs éditions. Plusieurs de ses disciples tentent de créer une communauté sociétaire, comme Zoé de Gamond et Arthur Young à Cîteaux (1841-1846). Aux États-Unis, Albert Brisbane publie en 1840 à Philadelphie un ouvrage de vulgarisation des théories fouriéristes, Social Destiny of man qui a beaucoup de succès et fonde, en 1843, la North American Phalanx qui dura 13 ans. Victor Considérant, qui a succédé à Fourier à la direction de l’École sociétaire, publie en 1841, Manifeste de l'école sociétaire et en 1847, Principes du socialisme. Après avoir rencontré Brisbane, il décide de fonder en mai 1854 la communauté Reunion à Dallas, au Texas, qui est un échec. Dans la seconde partie du XIXe siècle, à Guise (dans l'Aisne), Jean-Baptiste Godin conduit une expérience de familistère partiellement inspirée du phalanstère.
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Fils d’une mère issue d’une famille de commerçants, Marie Muguet, et d’un père marchand drapier prospère, François Marie Charles Fourier (1722-1837) naît le 7 avril 1772 à Besançon. Il étudie au collège de Besançon jusqu’à ses 16 ans ; en 1791, il est mis en apprentissage chez un marchand de draps à Rouen puis et à Lyon. Il y vit jusqu’en 1815, en occupant différents emplois comme marchand-importateur de denrées coloniales, commis-marchand dans le négoce du drap, inspecteur-expert en tissus aux entrepôts militaires ou commis-voyageur dans le négoce du textile ou de la soie.
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Statut légal
- Individu
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Zone du contrôle
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Code d’identification
- FDMSP506
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