Sources liées
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Zone d’identification
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Nom
- Usinor-Sacilor
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Zone de description
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Dates
- 1948 - 2002
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Histoire
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Après la Seconde Guerre mondiale, les évolutions techniques nécessitèrent des capitaux de plus en plus importants pour mettre en place un outil de production susceptible de répondre à la très forte augmentation de la demande en acier et en tôles. Les Forges et aciéries du Nord et de l'Est et la Société des forges et aciéries de Denain et d'Anzin mirent en commun leur patrimoine sidérurgique en 1948. Cette fusion donna naissance à la société Usinor (Union sidérurgique du Nord de la France) qui installa à Denain le premier train continu à larges bandes à chaud de France. Au même moment, les aciéries lorraines créèrent, avec le financement du plan Marshall, une société coopérative, la Société lorraine de laminage continu, Sollac, chargée de construire et d'exploiter son propre train continu, le deuxième en France.
Usinor constitua deux groupes d'usines distincts afin de rationaliser la production, le groupe A (usines de Denain et Montataire) pour les tôles et produits plats et le groupe B (usines de Valenciennes, Louvroil et Anzin) pour les rails, poutrelles et produits longs. En 1963, Usinor mit en route une nouvelle usine installée sur le littoral, à Dunkerque. L'entreprise fusionna en 1966 avec Lorraine-Escaut et Nord-Lorraine. Le nouveau groupe disposait alors de l'ensemble Dunkerque-Mardyck, de Denain et Montataire pour les produits plats, et de Valenciennes, Longwy, Thionville, Louvroil, Anzin et Sedan pour les produits longs. Dunkerque, Denain et Longwy étaient des usines intégrées complètes, équipées de hauts fourneaux, aciéries et laminoirs.
La crise de 1974 frappa très durement la sidérurgie française, qui employait alors 160 000 personnes. En 2000, le secteur ne comptait plus que 40 000 salariés. Usinor fut contraint de mettre en œuvre de douloureux plans de restructurations et de fermer totalement ou partiellement plusieurs sites. En 1978, après la fusion d'Usinor avec la société Châtillon-Commentry, les unités de production du groupe comprenaient Dunkerque-Mardyck, Denain, Montataire, Biache, Réhon, Neuves-Maisons et Senelle-Longwy.
Le groupe s'enfonçant de plus en plus dans la crise, l'État en prit progressivement le contrôle entre 1978 et 1981. En 1982, la nationalisation de l'entreprise était achevée, en même temps que l'autre grand pôle sidérurgique français, Sacilor (Société des aciéries de Lorraine). Usinor et Sacilor créèrent des filiales communes dont les plus importantes furent, en 1985, Unimétal et Ascométal. La même année, les aciers plats d'Usinor (Dunkerque, Mardyck, Denain, Montataire et Biache) étaient regroupés dans une filiale baptisée Usinor-Aciers tandis qu'Usinor cédait à Sacilor ses parts d'Unimétal, filiale à laquelle appartenait notamment l'usine de Valenciennes.
En 1990-1991, Usinor, société de portefeuille, fusionna avec Sollac (usines d'Usinor-Aciers, de Sollac et de Solmer) et Sacilor fit de même avec Ugine-aciers, implanté à Châtillon et Gueugnon. La nouvelle société-mère prit le nom d'Usinor Sacilor, qui devint alors le troisième groupe sidérurgique européen. Usinor Sacilor fut privatisé en 1995, avant de fusionner en 2001 avec le Luxembourgeois Arbed et l'Espagnol Aceralia pour former le groupe Arcelor, qui était en 2003 le premier producteur mondial d'acier.
Les archives d'Usinor sont donc publiques des origines jusqu'en 1995.
Services centraux à Valenciennes
Les groupes A et B d'Usinor, spécialisés respectivement dans les produits plats et longs, fusionnèrent entre 1976 et 1978 pour former un groupe Nord, comprenant les usines de Dunkerque-Mardyck, Denain, Trith, Montataire et Biache. D'abord installés à Valenciennes, les services centraux regroupaient le service commercial et les services comptabilité centrale, contentieux, sécurité, recherche métallurgique et informatique. Ces services centraux servaient de structure intermédiaire entre la direction générale et les établissements provinciaux. Isolés des centres de production après la fermeture des usines de Trith et de Denain, ils fermèrent définitivement leurs portes en 1995 après le déménagement progressif de chaque service vers Paris ou Dunkerque.
Usine de Biache-Saint-Vaast
Un premier laminoir fut installé à Biache en 1846. L'usine fait partie des Fonderies, laminoirs et cimenteries de Biache, lorsque celles-ci fusionnent en 1969 avec Châtillon-Neuves-Maisons. La société Châtillon-Commentry-Biache fusionne ensuite avec la Chiers en 1976, sous le nom de Chiers-Châtillon, elle-même fondue dans le groupe Usinor en 1978. L'usine, qui a fermé ses portes en 2002, employait alors 423 personnes.
Usine de Denain
En 1839, Jean-François Dumont installa une usine de fer à Denain, comprenant un haut-fourneau, huit fours à puddler, un marteau-pilon et une machine à vapeur de 80 chevaux. Les minerais provenaient de l'Avesnois et du Boulonnais. L'usine produisait alors 8 tonnes de fonte par jour. Une usine analogue fut construite dans le même temps à Anzin. En 1849, la Société des hauts-fourneaux de Denain et Anzin est créée à la suite de la fusion de la Société Talabot d'Anzin avec l'usine de Denain.
L'usine de Denain fut dotée d'une aciérie Bessemer et d'une aciérie Martin en 1875, puis d'une aciérie Thomas en 1902. À la veille de la première guerre mondiale, les usines de Denain et d'Anzin constituaient l'un des ensembles les plus importants de la sidérurgie française. Entièrement détruites en 1919, très sévèrement endommagées en 1945, elles furent reconstruites, et produisaient 742 000 tonnes d'acier en 1947. C'est à Denain que la nouvelle société Usinor, résultant de la fusion de la Société des forges et aciéries du Nord et de l'Est et la Société de Denain-Anzin, décida d'installer un train de laminage continu à larges bandes, le premier de France, mis en service en 1951.
Le haut fourneau n° 5 est mis à feu en 1958 puis reconstruit en 1967. En 1960 est mis en service l'agglomération de minerai de fer Dwight-Lloyd (3 500 tonnes par jour) ainsi que le premier convertisseur à oxygène pur (capacité de 60 tonnes). En 1962, l'usine de Denain était la première en France à produire plus de deux millions de tonnes d'acier par an. Un parc d'homogénéisation des minerais est construit en 1970. En 1973, un haut-fourneau d'un diamètre de 9,5 mètres au creuset est mis à feu. La crise mit un terme brutal à ce second âge d'or de la sidérurgie.
En 1978, Denain subit un plan de restructuration qui conduisit à l'abandon progressif de sa production d'acier. En juillet 1980, le dernier haut-fourneau est arrêté. Après 1985, date de l'arrêt du train à bandes, ne subsistèrent sur le site de l'usine que les Ateliers de Denain, spécialisés dans la réparation des wagons et le Centre de parachèvement. Les effectifs de l'usine de Denain passèrent de 10 000 employés en 1966 à 6 300 employés en 1979, puis à moins de 200 au moment de la fermeture définitive de l'usine de Denain en 1988.
Usine de Dunkerque
Construite à partir de 1956, l'usine de Dunkerque est entrée en activité en 1962. Équipée de hauts-fourneaux et d'une aciérie LD, elle est spécialisée dans les produits plats. Produisant plus de six millions de tonnes d'acier par an, soit près du tiers de la production française, l'aciérie de Dunkerque est la plus grosse de France. C'est aussi, avec l'établissement voisin de Mardyck, le dernier site Usinor en activité dans le Nord de la France.
Usine de Louvroil
L'usine de Louvroil fut fondée en 1851 par Victor Dumont. Après des agrandissements successifs, elle prit le nom d'Usine de l'Espérance. Elle était un établissement de la Société des Forges et Aciéries du Nord et de l'Est et, à partir de 1948, du groupe A de la société Usinor (produits longs). Lorsque l'on décide d'arrêter la production, dans les années 1970, l'usine employait 700 personnes, contre 2 400 en 1966.
Usine de Montataire
Elle tire son origine de l'établissement « Fabrique de fer en barres », implanté à Montataire dans l'Oise, en 1813, devenu en 1840 Société anonyme des Forges et fonderies de Montataire. La production d'acier débute en 1880, lorsqu'un premier four Martin, bientôt suivi de deux autres, est construit. En 1906 est installé un train de laminage Lauth pour tôles moyennes, puis, entre 1929 et 1931, trois laminoirs à tôles minces. Le laminage à froid de lingots produits à l'extérieur devient la spécialité de l'usine, qui abandonne la production d'acier en 1922. En 1933, la Société des forges et fonderies de Montataire fusionne avec les Forges et aciéries du Nord et de l'Est, co-fondatrice du groupe Usinor en 1948. On décide alors de doter l'usine de Montataire d'un train continu de laminage à froid, le premier d'Europe occidentale, mis en service en 1950, qui devait retraiter et amincir les tôles produites par le train à bandes de Denain.
En 1957, on lui adjoint une unité de production plus petite, Galvanor, filiale spécialisée dans la fabrication d'acier revêtu (galvanisation, prélaquage, profilage). Galvanor fusionne en 1986 avec Ziegler SA, également spécialisée dans la galvanisation et l'aluminage de tôles d'acier, qui employait dans les années 1970 un millier de personnes dans ses usines de Desvres, Mouzon et Saint-Ouen.
Les produits de l'usine sont depuis cette époque principalement destinés à l'industrie automobile. Les tôles y sont successivement décapées, huilées, laminées une première fois, recuites pour les rendre propres à l'emboutissage, et laminées à nouveau pour un ultime traitement de surface. L'usine de Montataire est, depuis 2000, au sein du groupe Usinor, l'un des établissements de Sollac-Atlantique. En 1966, elle comptait 2 300 employés dans l'usine principale, 370 dans l'annexe de Galvanor-Montataire. Après plusieurs plans de réduction d'effectifs, l'ensemble n'employait plus que 1 250 salariés en 2003.
Usine de Valenciennes-Trith-Saint-Léger
L'usine sidérurgique de Trith faisait partie des Forges et aciéries du Nord et de l'Est. Elle a été incorporée à ce titre dans le Groupe B de la société Usinor, puis du Groupe Nord après la fusion des groupes A et B dans les années 1970. Les restructurations de la société entraînèrent la constitution en 1985 de la filiale Unimétal, cédée par Usinor à Sacilor et spécialisée dans les produits longs. L'usine de Trith, dont la fermeture avait été programmée dès 1976, ferma définitivement ses portes en 1986. Elle employait près de 5 000 personnes à la fin des années 1960.
Filiales
Sollac est la principale filiale du groupe Usinor, dont elle regroupe la plupart des actifs industriels. Leader européen des aciers plats, elle fournit tous les grands secteurs industriels comme l'automobile, le bâtiment, l'emballage ou l'électroménager. Ces archives proviennent de la direction de la communication interne de Sollac.
Les Établissements Vidal Champredonde, établis à Paris, faisaient le commerce de gros et d'exportation de métaux neufs non ferreux. Ils employaient 170 personnes en 1966.
Il est aussi à noter qu'en 1979 la Compagnie française d'entreprises métalliques (CFEM) est contrôlée par le groupe Usinor et que la Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons est reprise.
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Après la Seconde Guerre mondiale, les évolutions techniques nécessitèrent des capitaux de plus en plus importants pour mettre en place un outil de production susceptible de répondre à la très forte augmentation de la demande en acier et en tôles. Les Forges et aciéries du Nord et de l'Est et la Société des forges et aciéries de Denain et d'Anzin mirent en commun leur patrimoine sidérurgique en 1948. Cette fusion donna naissance à la société Usinor (Union sidérurgique du Nord de la France) qui installa à Denain le premier train continu à larges bandes à chaud de France. Au même moment, les aciéries lorraines créèrent, avec le financement du plan Marshall, une société coopérative, la Société lorraine de laminage continu, Sollac, chargée de construire et d'exploiter son propre train continu, le deuxième en France.
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Statut légal
- Société
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Zone du contrôle
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Code d’identification
- FDMSP527
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Autres métadonnées
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contrôle
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