Guide des sources
des archives du monde coopératif
Coopérative de production et de diffusion du film
ProducteurSources liées
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Zone d’identification
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Nom
- Coopérative de production et de diffusion du film
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Zone de description
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Dates
- 1948 - 1972
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Histoire
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C'est dans une optique de communication et de propagande que le PCF crée en 1948 la Coopérative de production et de diffusion du film au 61 rue de Chabrol Paris 10., qui est intégrée formellement à son appareil. Grâce à elle, de nombreux films en provenance plus particulièrement des pays socialistes purent obtenir un visa d'exploitation en France. La coopérative ne se contentait pas seulement d'une distribution commerciale dans les cinémas, mais ambitionnait également une collaboration culturelle avec le milieu associatif, le milieu des professionnels du cinéma, les syndicats, les collectivités, les centres culturels, les ciné-clubs. Ces films étaient projetés dans les cellules du PCF lors des remises de carte. La CPDF, qui se limitait à un rôle de diffusion, fut active jusqu'en 1972.
Ces archives, qui couvrent la période de 1945 au milieu des années 1990, ont été constituées par quatre organismes consécutifs : la Coopérative de production et de diffusion du film (CPDF), le collectif Dynamiques diapositives (Dynadia), la SARL Unité cinéma télévision (Unicité), et une association, Zoobabel. À celles-ci, on pourrait également rajouter Canal 10, dans une moindre mesure. Ces quatre organismes, crées par le Parti communiste français (PCF) pour ses besoins propres, se sont succédés plus ou moins précisément au cours du temps. Certaines structures ont alors pu être en activité simultanément. Ce fut d'ailleurs le cas, pour CPDF, Dynadia, Canal 10 et Unicité qui exercèrent chacune leurs activités durant l'année 1972.
CPDF : c'est dans une optique de communication et de propagande que le PCF crée en 1948 la Coopérative de production et de diffusion du film au 61 rue de Chabrol Paris 10., qui est intégrée formellement à son appareil. Grâce à elle, de nombreux films en provenance plus particulièrement des pays socialistes purent obtenir un visa d'exploitation en France. La coopérative ne se contentait pas seulement d'une distribution commerciale dans les cinémas, mais ambitionnait également une collaboration culturelle avec le milieu associatif, le milieu des professionnels du cinéma, les syndicats, les collectivités, les centres culturels, les ciné-clubs. Ces films étaient projetés dans les cellules du PCF lors des remises de carte. La CPDF, qui se limitait à un rôle de diffusion, fut active jusqu'en 1972.
Dynadia : Dynadia choisit de reprendre à son compte le fonctionnement militant de la CPDF avec quelques réalisations de films, destinées à servir et prolonger les idées et la politique du PCF. Quelques ciné-militants communistes ou proches du parti communiste décidèrent de créer le collectif Dynamiques diapositives (Dynadia) en juillet 1968, regroupant des réalisateurs et des techniciens ayant collaboré à la commission diffusion des États généraux du cinéma, commission qui s'occupait de la projection des classiques du cinéma dans les usines occupées. A l'initiative de Dynadia se trouvent les réalisateurs communistes Jacques Bidou et Mario Marret, l'opérateur communiste Miroslav Sebestik, le réalisateur maoïste Robert Bozzi et les monteurs Ragnar Van Leyden, Brigitte Dornes et Huguette Ferreux. Les réalisateurs Jean-André Fieschi et Bernard Eisenschitz les rejoignent par la suite. Au total, une dizaine de personnes, cinéastes et photographes, membres ou non du PCF, se retrouvent dans ce collectif et réfléchissent sur la propagande et l'audiovisuel, sur les moyens de produire et diffuser des films militants à l'intérieur du parti. En premier lieu, ils font le choix des diapositives, qui sont un procédé peu onéreux, facile à réaliser et très maniable. La première réalisation de Dynadia est en effet un jeu de 174 diapositives en noir et blanc intitulé « Dix ans de gaullisme, ça suffit ». Les diapositives présentent des photos d'ouvriers, des Unes de journaux, notamment l'Humanité, des dessins, des caricatures. Ce jeu de diapositives est projeté pour la première fois lors de la Fête de l'Humanité en septembre 1968. Mais très vite, il s'avère que le film reste le meilleur procédé pour informer de larges auditoires. Pour les présidentielles de 1969, Dynadia est chargé par le PCF de faire un film sur le candidat Jacques Duclos. Si Dynadia est officiellement une structure indépendante du parti, la réalité est beaucoup plus confuse. En deux ans, de 1968 à 1970, Dynadia produit des films destinés pour l'essentiel à la propagande du parti. Ceux-ci sont réalisés par les réalisateurs communistes Jean-André Fieschi, Jean-Patrick Lebel et Robert Bozzi (« Les immigrés en France» et « Le logement », 1970). Le film sur la campagne présidentielle de Jacques Duclos, Les communistes dans la lutte, réalisé par Jacques Bidou en 1969, obtient le prix de l'Union internationale des journalistes, lors du Festival de Leipzig la même année. Outre le PCF, Dynadia réalise également des films pour la CGT. Le syndicat lui a commandé un film sur les événements de mai - juin 1968 : « La CGT en Mai », film dirigé par Paul Seban. Pour diffuser ses films, Dynadia passe par la CPDF. Dynadia et CPDF vont donc alors fonctionner côte à côte. Or, rapidement, la CPDF se trouve en concurrence avec Dynadia qui commence à diffuser lui-même ses propres produits. La question de fusionner les deux structures se fait jour lors du XIXe congrès du PCF en février 1970. Ce dernier entreprend de renforcer son secteur propagande et charge son responsable, René Piquet, de lui impulser une nouvelle orientation. Dès lors, il s'avère nécessaire de disposer d'une seule et même structure permettant la production d'objets audiovisuels et leur diffusion.
Canal 10 : créé par le parti communiste à la fin de l'année 1971, sis au 50 rue Edouard Vaillant à Bagnolet (93). Il est la préfiguration d'Unicité. Jacques Bidou en est le responsable. La société est structurée en trois secteurs : celui de la production, chargé de réaliser des films pour le parti, les municipalités communistes, la CGT et les organisations démocratiques ; celui de la diffusion, et enfin celui de la recherche dont la mission est de se tenir informé des développements des techniques et de conseiller les organisations dans leurs choix. Pour l'essentiel, les membres de Canal 10 sont les mêmes que dans le collectif Dynadia. En un an d'existence, Canal 10 produit cinq films seulement.
Unicité : En 1972, CPDF et Dynadia, en proie à une forte concurrence, disparaissent progressivement. De son côté, Canal 10 reste une structure éphémère car, pour répondre aux règles de la profession et obtenir une carte de producteur et distributeur, la structure doit se transformer en société à responsabilité limitée (SARL). Ceci est fait officiellement le 21 juin 1972. Le PCF décide alors de créer UNI/CI/TE (Unité, cinéma, télévision) : société d'exportation et d'importation de films. Du fait de son statut juridique, Unicité dut donc respecter des règles de professionnalisation : relations indispensables avec le Centre National de la Cinématographie (CNC), obtention de la carte de producteur et de diffuseur, salarisation des professionnels, attribution de cartes professionnelles, cotisations aux caisses de retraite. En tant que SARL, elle a donc un fonctionnement autonome et doit s'autofinancer, mais les liens avec le PCF sont certains. Le représentant officiel est Jean Diard, mais c'est Jacques Bidou, attaché au secteur propagande du parti communiste, qui en est le responsable effectif. La SARL Unicité est située dans les mêmes locaux que la société Canal 10 et fonctionne désormais avec des salariés, tous militants du PCF.
La création d'Unicité permet au PCF de se doter d'une structure active de production audiovisuelle. À cette fin, quatre secteurs distincts sont créés : la production, la diffusion, la recherche et la formation, nouveau secteur qui devient vite indispensable. Un cinquième secteur viendra s'ajouter au milieu des années 1970, celui des archives, sous l'impulsion de Claude Thiébaut. En 1979, le secteur archives d'Unicité signe une convention avec le CNC et les Archives nationales du film de Bois d'Arcy pour démarrer des opérations de restauration et un dépôt de films antérieurs à 1952 qui présentaient un danger et risquaient de disparaître à cause de leur support nitrate. À partir de cette politique de dépôt, Unicité décide la mise en sommeil du secteur archives. Enfin, un secteur administratif chargé de la gestion et de tout ce qui touche aux questions juridiques (droits d'auteurs) et des rapports avec le CNC. Chaque secteur a son responsable, mais dans la mesure où il n'y a pas plus de deux personnes par secteur, les responsabilités sont largement partagées. La direction est collective : les décisions importantes touchant aux grandes directions du travail, sont prises au cours d'une réunion hebdomadaire, où tous les secteurs se retrouvent.
Unicité réalise et produit un à deux films par an, la majorité répondant à des commandes du PCF. Les réalisations portent sur des sujets divers : les élections, les municipalités (actualités municipales filmées), l'international (des réalisateurs partent pour le Vietnam, l'Espagne, les pays de l'Est), luttes et mouvement sociaux et bien entendu la propagande communiste. Les jeunes cinéastes d'Unicité savent s'approprier les évolutions des techniques telles que le Super 8, le format léger (caméras portatives légères) et la vidéo. Si la diffusion est étroitement liée à la production d'Unicité, elle ne se limite pas à ses seuls « produits ». Le secteur diffusion est chargé de prospecter et de recueillir tous les films en lien avec les idées défendues par le parti. Le catalogue d'Unicité propose de multiples films étrangers (des pays socialistes notamment) qui témoignent des guerres de libération nationale. La diffusion se fait en premier lieu dans les circuits du parti (les sections, cellules et municipalités) mais également dans les « organisations démocratiques et syndicales » : terme global désignant des syndicats (CGT et SNES), des comités d'entreprise, des maisons de la culture.
Outre la production et la diffusion de films, Unicité se pose aussi en réalisateur d'émissions télévisées, répondant au dessein du PCF d'accéder progressivement à la télévision par le biais des émissions politiques qui se déploient dans la décennie 1970. Unicité s'occupe ainsi de l'exécution de films courts destinés à la télévision, notamment pour l'émission « La parole aux grands partis politiques », mais aussi des émissions qui prennent ordinairement la forme d'un débat ou d'un entretien entre un représentant du PCF et un autre interlocuteur politique ou un journaliste : « À armes égales », « L'Événement », « Tribune Libre », programmées par les trois chaînes de télévision (TF1, Antenne 2 et FR3), mais également par Radio France.
Unicité réalise, également, différents types de produits audiovisuels pour le parti et les « organisations démocratiques ». La majorité de la production provient néanmoins des commandes du PCF : tant du comité central pour l'organisation de meetings ou des congrès que des échelons locaux (fédérations, sections) et des municipalités à majorité communiste. Les techniciens et créateurs d'Unicité développent des supports variés tels que les murs d'images et les journaux muraux, le disque souple, les circuits de télévisions locales, appelés « circuits fermés de télévision» ou « télé-distribution ».
Enfin, autre activité, la location de films ou de cassettes vidéo à divers organismes : le parti en est le principal utilisateur avec 31% des locations effectuées par ses fédérations.
En 1975, Unicité est entièrement intégrée au système de propagande du parti, comme en témoigne, à la fin de l'année, le changement de gérant en la personne de Pierre Éloire, collaborateur du secteur propagande du PCF. Début 1976, Unicité quitte la ville de Bagnolet pour le 112 boulevard de la Villette à Paris (19e arrondissement), tout proche du siège du PCF, sis place du Colonel Fabien. L'arrivée de Pierre Juquin, membre du comité central, comme responsable adjoint du secteur propagande à la suite du XXIIe congrès du PCF de 1976, consolide davantage la mainmise du parti sur Unicité, avec l'ambition de faire une propagande moderne reposant sur les moyens audiovisuels. Le volume de ses activités baisse manifestement puisque celles ci dépendent désormais uniquement du rythme politique du PCF. En revanche, le secteur formation se développe. Cette activité n'étant pas rémunérée, Unicité est endettée, et ceci se traduit par une diminution du nombre de ses salariés, qui passe de quinze en 1976 à neuf en 1978. La structure continue à produire des films, mais se focalise désormais sur la production pour la télévision. Elle fonctionne de manière intégrée au secteur propagande, et est désormais l'un des rouages de l'appareil de communication du PCF.
Zoobabel : lorsque Unicité cesse de fonctionner en 1984, les cinq sociétés ont engrangé les archives filmées du PCF, mais aussi des films réalisés, produits ou diffusés par d'autres sociétés de production disparues (Ciné Liberté, Ciné France, Les Films Populaires, Dovidis, Procinex), ainsi que plusieurs dizaines de films en provenance de pays étrangers. Claude Thiébaut, un dirigeant d'Unicité, décide alors avec l'accord du PCF de monter une association de diffusion afin de permettre la communication et la protection de ces archives. Zoobabel est créée en 1985. Elle se propose de continuer le travail entrepris par Unicité en le limitant aux seules productions du PCF de 1928 à 1980 (à partir de 1980, les films réalisés en vidéo ne font pas partie de la mission confiée à Zoobabel) et à quelques films d'autres provenances (films syndicaux notamment). Le catalogue d'une centaine de films est d'ailleurs établi à cette occasion.
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C'est dans une optique de communication et de propagande que le PCF crée en 1948 la Coopérative de production et de diffusion du film au 61 rue de Chabrol Paris 10., qui est intégrée formellement à son appareil. Grâce à elle, de nombreux films en provenance plus particulièrement des pays socialistes purent obtenir un visa d'exploitation en France. La coopérative ne se contentait pas seulement d'une distribution commerciale dans les cinémas, mais ambitionnait également une collaboration culturelle avec le milieu associatif, le milieu des professionnels du cinéma, les syndicats, les collectivités, les centres culturels, les ciné-clubs. Ces films étaient projetés dans les cellules du PCF lors des remises de carte. La CPDF, qui se limitait à un rôle de diffusion, fut active jusqu'en 1972.
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Localisation
- Paris
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Coordonnées géographiques
- 48.8588897, 2.320041
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Statut légal
- Société coopérative
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Zone du contrôle
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Code d’identification
- FDMSP00440
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Points d’accès
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Lieu
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Autres métadonnées
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est le prédécesseur de
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